The Assassin Plate-forme : DVD Date de sortie : 23 Août 2016 Editeur : Développeur : Genre : film Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Réalisé par Hou Hsiao-Hsien. Chine, IX siècle. Nie Yinniang revient dans sa famille après de longues années d'exil. Son éducation a été confiée à une nonne qui l'a initiée dans le plus grand secret aux arts martiaux. Véritable justicière, sa mission est d'éliminer les tyrans. À son retour, sa mère lui remet un morceau de jade, symbole du maintien de la paix entre la cour impériale et la province de Weibo, mais aussi de son mariage avorté avec son cousin Tian Ji'an. Fragilisé par les rebellions, l'Empereur a tenté de reprendre le contrôle en s'organisant en régions militaires, mais les gouverneurs essayent désormais de les soustraire à son autorité. Devenu gouverneur de la province de Weibo, Tian Ji'an décide de le défier ouvertement. Alors que Nie Yinniang a pour mission de tuer son cousin, elle lui révèle son identité en lui abandonnant le morceau jade. Elle va devoir choisir : sacrifier l'homme qu'elle aime ou rompre pour toujours avec « l'ordre des Assassins ». The Assassin (Nie Yin niang) est un très beau film d'arts martiaux. Hou Hsiao Hsien, pour son retour au cinéma huit ans après « Le Voyage du Ballon Rouge » (2007) a su ménager la surprise à l'annonce d'un « wu xia pian » (un film de sabre, de chevalier errant) situé sous la dynastie Tang. La composition des plans se tient à mi-chemin entre une savante réflexion sur l'art de l'époque, ses truchements de perspective notamment, et une approche plus organique à partir des corps et du vide. C'est, dans une dialectique voisine de "Tigre et Dragon", l'alternance typique du genre (scènes d'affrontement / scène « de bivouac » comme dans le western) respectée par Hou qui lui permet de « mettre en spectacle », littéralement, sa conception du temps — et des temps : celui de l'attente, de l'observation, du calme avant l'attaque, du suspens au cœur du combat, de la dilatation du geste létal, de la parenthèse commentée de la danse, de l'aparté didactique, de l'observation des à-côtés de la scène. Les palais de province de la dynastie Tang ne sont jamais apparus aussi opulents que dans ce carcan formel en forme d'écrin à leur beauté, menacés par les coups de boutoirs des tambours de la cité. Le prologue du film, trois séquences cinglantes en noir et blanc et au format 1,37:1 montre les trois postures du personnage et son auteur avec un art de l'économie qui est celle des grands maitres : l'attaque, l'esquive et la fausse servitude. "The Assassin" est un immense film textural, qui reprise sans cesse le motif du voile tiré et retiré comme acte de monstration et de dérobée au regard, et parfois simultanément (le titre original composé de trois mots qu'on peut traduire par : « La fille qui se cache et écoute »). VERDICT-D’une beauté saisissante, le dernier Hou Hsiao-hsien est un pari théorique de jouer sur l’abstraction des faits pour valoriser sa mise en scène. Le film imprime rapidement sa marque émotionnelle au travers la noblesse affichée et par la beauté picturale de l'ensemble. Un résultat qui qui se dévoile lentement mais qui laisse une impression durable. |