Britannia, la star de la pop, est décédée depuis dix ans. Le phonomancien David Kohl ne s'est toujours pas remis de sa brutale disparition et il souhaite à présent découvrir ce qui s'est réellement passé il y a une décennie. Une quête qui ne sera pas de tout repos, à la fois pour sa santé mentale mais aussi pour son corps. Particularité de Phonogram ? Un univers où la musique est magique et où une chanson peut changer une vie ou la détruire. Dans l'histoire, la Britpop est mystique. Le personnage principal est un mage qui peut utiliser la musique comme un magicien utilise la magie. Si vous ne comprenez pas la culture britannique, la lecture sera peut être un peu délicate, surtout qu'il ne s'agit pas du tout d'une histoire traditionnelle.

Phonogram est en réalité une grande métaphore de la scène musicale britannique, ses hauts et ses bas, et porte un regard amer sur la scène musicale actuelle et le renouveau supposé de la Britpop des années 90. C'est un peu comme grandir et laisser tout son passé derrière soi comme s'il n'avait jamais existé. De toute évidence, si le lecteur connaît les groupes abordés (ce qui est beaucoup plus facile de nos jours avec Internet), certaines références seront davantage compréhensibles. Pulp, Oasis, The Kink, Buzzcock, The Prodigy, Mogwai ou encore Manic Street Preachers. Le scénario de Karen Gillen cherche à montrer ce qu'il y a de magique dans la musique et l'auteur se révèle pour le moins passionné par le sujet. Le dessin de Jamie McKelvie est fantastique et l'on reconnait facilement les personnages abordés. Initialement paru en noir et blanc en 2007 aux Etats-Unis chez Image Comics, ce comics atypique arrive directement en France avec des couleurs réalisées par Matthew Wilson.