Nathalie est joaillière et vient de s'installer à Paris avec ses deux fils. Sur le chemin du travail, où elle s'y rend pour le premier jour, elle reçoit un appel de la direction de la bijouterie lui annonçant que la société a changé d'avis et qu'elle n'a pas été retenue pour le poste. Nathalie veut protéger ses enfants et décide de ne rien leur dire. Elle trouve alors un emploi de serveuse, mais fait croire à ses fils qu'elle travaille dans la bijouterie. Un jour, son ainé l'aperçoit dans un bar, mais il ne dit rien. D'autres mensonges vont venir de part et d'autre, et les incompréhensions vont se développer entre la mère et le fils, apprenti délinquant.

Avec Pris de court, Virginie Efira revient dans un nouveau type de rôle, celui d'une mère ordinaire qui ne comprend pas pourquoi elle perd pied face à son fils ainé, et qui va devoir déployer une certaine ingéniosité pour se dépêtrer d'une situation injuste et dangereuse. Le film marque également le retour d'Emmanuelle Cuau, discrète au cinéma depuis "Très bien, merci" (2007) et nous propose un thriller ancré dans le réel, qui joue avec la banalité des situations pour mieux instiller un sourd malaise. L'intrigue tient la route, mais le personnage campé par Virginie Efira manque souvent de caractère. Face à un ado rebelle, n'importe quelle mère aurait plutôt envie de réprimander ses actions, mais l'actrice reste très en retenue. Peut être est-ce aussi pour souligner la distance qui s'est créé entre eux ou mettre en évidence les blessures laissées par l'absence du père (décédé) ? Le scénariste (ou la réalisatrice) aurait pu davantage s'expliquer sur ce point. Quoiqu'il en soit, ce long métrage constitue une assez bonne surprise.