Route End est une série qui s'est récemment terminée au Japon en huit tomes aux éditions Shueisha. Témoin de la mort de sa mère qui s'est suicidée devant ses yeux, Taji Haruno souffre encore de ce traumatisme aujourd'hui. Il a choisi une carrière très spéciale : nettoyer les scènes de crime, afin de sauver l'âme des victimes. Mais les fantômes des cadavres n'ont toujours pas lâché Taji. Un jour, il doit effectuer un travail spécial, après qu'un tueur en série nommé END ait fait des ravages dans son quartier. L'affaire prend une tournure personnelle lorsqu'il découvre que son patron, qu'il considère comme un vrai père, est peut-être impliqué dans ces morbides mises en scène. Taiji décide de retrouver le meurtrier alors que sa confiance en la police décline de plus en plus. Pourtant, Akina Igarashi, l'une des détectives responsables de l'investigation, a beaucoup de points communs avec Taji, et le destin vont les faire se rencontrer accidentellement. Avec un fort motif d'assassinat, l'auteur commence par décrire la tactique, la cause du projet, le processus, pour faire sortir le meurtrier. Kaiji Nakagawa a ouvert un monde rempli d'obsessions passées, à propos de la vie et de la mort mort, de la douleur ou l'impuissance, de la haine cachée après avoir souffert. Les meurtres continuels causés par End sont une combinaison de nombreuses histoires apparemment sans rapport, de personnes qui ne se connaissent pas. Et pourtant les circonstances sont liées les unes aux autres.

Dans ce volume cinq, la brigade criminelle patauge toujours autant dans sa lutte contre le tueur End. La police a pensé un moment que le triplé C était le serial killer le plus recherché du pays, mais la découverte de son cadavre - retrouvé en morceaux en pleine forêt - a sérieusement rebattu les cartes. Noguchi a pour sa part découvert que les relevés d'empreintes qui établissaient un lien entre le triplé B et le triplé C ont étonnamment disparu. Une taupe se dissimulerait-elle dans la police ? Kito a une piste mais pour ne prendre aucun risque, il décide de mener l'enquête seul, ce qui ne sera pas vraiment prudent si le traître a un lien de près ou de loin avec End. Yuka est quant elle dévastée par la disparition de son petit ami Omi, lui aussi découpé en morceaux, et elle ne sait plus sur quel épaule s'appuyer jusqu'à recevoir une aide inattendue sur le toit d'un immeuble ... le fantôme de son ancien patron. Ce cinquième tome de Route End ne manquera pas d'interloquer, l'auteur nous dirige vers des pistes pour le moins abscons à l'heure actuelle. La grande interrogation demeure de savoir si tous les événements sont liés aux autres ou s'il s'agit juste de bulles d'air dans le récit. La trame générale n'avance ainsi pas énormément et les lecteurs seront aussi confus que les enquêteurs ! L'auteur sait bien gérer les faux semblants, Route End force les lecteurs à deviner sans cesse la vérité sur End, confirmant ainsi le succès de la construction du complot. Il n'y a pas de dessin étincelant qui captive le cœur des gens, mais le dessin simple, presque minimaliste, des détails de Nakagawa représente un roman policier mystérieux. Cependant, minimaliste ne veut pas dire imprudent,. On peut dire que l'auteur Nakagawa Kaini accorde une attention particulière à la reproduction de la scène de crime ou à l'expression des personnages.