La Corée du Sud est un pays du tiers monde dans les années 1960 qui va devenir la dixième puissance mondiale en 2013, grâce à la volonté de ses dirigeants qui ne seront élus démocratiquement qu’à partir de 1992. Dans les années ´80, le gouvernement n’impose pas de minimum salarial, ni de congé hebdomadaire tout en exigeant des employés et des ouvriers des périodes de travail gratuites au profit des entreprises ou de l’administration. Les grèves sont interdites. Aujourd’hui ils sont toujours sous la politique du 9 - 9 - 6 (la journée commence à 9h se termine à 21h six jours par semaine). C’est le pays le plus connecté au monde et un des plus déconnecté du bien-être de ses citoyens. C’est ce que raconte « La capacité de survie » de Kim Sung-hee.

L’héroïne est une femme de 40 ans, enseignante non-titularisée, corvéable à merci par son employeur sans être rémunérée pour les nombreuses activités auxquelles elle est soumise durant le week-end et les vacances. Elle n’est pas mariée, en couple, sans enfant, une honte pour sa famille. Elle vit le manque de sens de cette société écartelée entre le devoir familial et la survie financière. La conservatisme et le libéralisme. Elle compare sa vie à celle de ses parents vieillissants travaillant toujours. La condition des migrants, l’accès au soins de santé, au logement. Comment arriver à continuer chaque jour sans relâche. Yeong-jin ne lâchera rien malgré les obstacles. Le propos s'avère très intéressant même s'il faut s'habituer au dessin.