Beastars tome 22 Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 02 Juin 2022 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario et dessin : Paru Itagaki Beastars est une série récemment conclue au Japon et qui a connu vingt-deux tomes aux éditions Akita Shoten. Dans un monde peuplé d'animaux anthropomorphes, herbivores et carnivores coexistent. Pour les adolescents de l'école Cherryton, la vie scolaire est pleine d'espoir, de romance, de méfiance et de malaise. Le personnage principal est Legoshi le loup, membre du club de théâtre. Malgré son apparence menaçante, il a un cœur très doux. Pendant la majeure partie de sa vie, il a toujours été un objet de peur et de haine des autres animaux, et il était très habitué à ce style de vie. Mais bientôt, il se trouve de plus en plus impliqué avec ses camarades de classe qui ont leur part d'insécurité et découvre que sa vie à l'école change lentement. Beastars est un titre atypique, tant pour la conception de son univers que pour son développement. Un imaginaire dont les protagonistes sont des animaux anthropomorphes dans une société construite par et pour eux. Le travail de Paru Itagaki joue avec les tropes originales de ses personnages pour les utiliser à son plus grand plaisir ; tantôt il choisit de ne pas les altérer et donc de façonner leur psychisme, tantôt il n'hésite pas à les retourner et à se distancer, créant ainsi des figures éloignées de leurs véritables homologues, comme c'est le cas de Legoshi, le protagoniste de la fiction. Beastars utilise comme élément narratif l'organisation et l'exécution d'une œuvre théâtrale et, comme s'il s'agissait d'une comparaison, la prémisse même et la confrontation entre carnivores et herbivores n'est rien de plus que cette scène lumineuse habitée par des acteurs. Dans les coulisses, le véritable message sous-jacent est forgé et attendu, celui qui donne de la valeur. Des aspects tels que le classisme, la discrimination, la marginalisation ou la lutte pour calmer les instincts les plus fous sont très évidents pendant la lecture. Parce que Beastars est un drame de droit. C'est la jeunesse. Et, après tout, c'est un reflet parfait de notre société. Alors que le chaos règne dans la ville, Legoshi se donne à fond dans le duel contre Melon au marché clandestin. Gagner signifierait faire germer les graines d'une nouvelle coexistence entre herbivores et carnivores. Perdre décréterait l'avènement d'un avenir sombre. Deux animaux qui se battent pour changer le monde, chacun à leur manière. Leurs désirs parviennent à abattre les murs épais qui isolaient visuellement et physiquement le marché noir. Les herbivores envahissent le lieu en masse. Il n'y a plus de divisions qui en valent la peine. Au milieu de la foule de carnivores et d'herbivores, Yahya aperçoit des cornes de gazelle très familières...!! Le dernier tome de Beastars est paru. Tout va très vite ici, bien que Paru Itagaki prenne le temps de s'attarder du côté de Sagwan le temps d'un chapitre. Mais le reste du volume apporte un dénouement aux aventures sentimentales de Legoshi et de Haru, de Louis et de Juno. On voit aussi le devenir de ces personnages, ainsi que la fin du combat avec Melon. Pourquoi dans ce cas y-a-t-il un sentiment d'inachevé ? Peut être la tristesse de quitter un univers que l'on a beaucoup apprécié. Sans doute avons-nous l'impression que ça se termine trop tôt. Les débuts de la série, la présentation de la galerie de personnages à l'institut Cherryton, avait donné l'impression que l'on assisterait à l'élection du prochain Beastar avec une compétition entre Legoshi, Louis et Juno. Cette piste a semblé abandonnée à partir du moment où Melon est entré en scène. Ce nouveau personnage, hybride, a un caractère fascinant et la mangaka l'a particulièrement creusé. Mais de ce fait, on a perdu de vue l'institut pour ne plus y revenir. Tout s'est ensuite résumé à ce conflit au niveau du marché noir, à ces enjeux qui nous ont entraînés très loin du théâtre, de la poule Legom, de tout ce petit monde qui semblait si vaste dans les quinze premiers tomes pour ensuite se restreindre jusqu'à ce dénouement qui baisse le rideau sur une poignée de personnages, avec une résolution de leurs problèmes une dernière fois répétés, comme si la série avait (aurait ?) fini par tourner en rond là où on était pourtant dans un univers vraiment neuf avec un large potentiel. VERDICT-Clap de fin pour Beastars. Un travail incroyable, très bien construit, des personnages merveilleux et une histoire super originale. Bravo ! |