DAN DA DAN a été compilé jusqu'à présent en sept volumes au Japon aux éditions Shueisha. Il y a des histoires qui se démarquent dès le début par leur propre brillance, et DAN DA DAN est sans aucun doute l'une d'entre elles. Personne ne sait ce que l'avenir nous réserve, mais ses personnages addictifs, ses blagues bizarres et son approche loufoque font de ce travail le nouveau hit de Jump. Le premier de nos protagonistes est Momo Ayase, une séduisante lycéenne engagée dans la mode gal (gyaru) qui semble mener une vie normale avec ses amis, avec ses amours et son obsession pour l'acteur Ken Takakura, qu'elle idolâtre comme l'homme parfait. Après une nouvelle déception amoureuse et à la suite d'un bon acte de foi, elle se retrouve à aider le paria typique de sa classe, un intello accro à l'occulte et surtout à toute cette histoire d'extraterrestres, ce qui " détonne " avec le fait qu'Ayase a été élevée par sa grand-mère exorciste. Lorsque l'intello se moque du sujet des esprits, une chose en entraîne une autre et finalement, l'un finit par mettre l'autre au défi de prouver que ces choses n'existent pas : Ayase se rend dans un hôpital abandonné pour prouver que les ovnis n'existent pas et l'intello se rend dans un tunnel où un fantôme est censé apparaître. Malheureusement pour eux, les deux rumeurs sont vraies et ils finissent par établir un premier contact inattendu et non désiré. Jusqu'ici tout va bien, mais maintenant les choses deviennent folles. Ayase est enlevée par des extraterrestres dans leur vaisseau, où ils ont l'intention de la violer afin d'expérimenter la sexualité terrienne, et le geek est piégé par le fantôme de Mémé-Turbo (sérieusement, c'est son nom)... le possédant et lui donnant des pouvoirs (ainsi qu'une personnalité apathique et déprimante) auxquels personne ne s'attendait. Doté des capacités du spectre, le garçon saute à la rescousse d'Ayase, qui, au passage et suite à l'hypnose sexuelle à laquelle elle a été soumise, réveille ses chakras et avec eux ses capacités dormantes d'exorciste. BANG !

Dans ce volume, le trio est déjà sur place, prêt à exorciser la maison de Jiji, mais ce qu'ils y trouvent est bien plus étonnant que ce à quoi ils s'attendaient : pendant que Momo va prendre un bain, Okarun et Jiji trouvent une pièce secrète remplie d'amulettes dans la maison de ce dernier, mais leur découverte est interrompue par la famille Kitô, un clan de chefs qui règne sur les lieux depuis des générations. Ce que beaucoup ignorent, c'est que la famille vénère un serpent géant auquel elle offre des sacrifices depuis des années pour calmer le volcan proche du village. Sans le savoir, les deux personnages deviennent des offrandes pour le serpent et découvrent le mystère qui se cache derrière l'homme maudit et la créature sacrée qui vivent dans cette maison.  En compagnie de Momo, les trois amis et l'esprit maudit de la maison doivent affronter la divinité serpentine démente qui se cache sous le sol de la maison, et faire face aux secrets qui existent sur ces terres depuis des temps immémoriaux. Il y a des histoires qui se démarquent dès le départ par leur propre brio, et DAN DA DAN de Yukinobu Tatsu est sans aucun doute l'une d'entre elles.  Chaque nouveau personnage qui rejoint l'histoire ne fait que l'enrichir, et chaque nouveau monstre est encore plus tordu, effrayant et, d'une certaine manière, hilarant que le précédent. On ne connait pas la formule, mais Yukinobu Tatsu parvient à faire de chaque nouvelle action ou gag quotidien de la pure dynamite... et il n'hésite pas à créer les pages les plus incomprises de l'univers pour les rendre aussi explosives qu'elles doivent l'être. Et c'est sans parler du dessin impressionnant de DAN DA DAN. L'auteur est non seulement capable de dessiner des personnages avec des designs efficaces, mais il ose aussi des scènes d'action dynamiques, sous différents angles qui montrent une maîtrise du corps humain et de l'environnement que beaucoup d'autres mangakas aimeraient avoir. Ses personnages addictifs, ses blagues bizarres et l'approche loufoque qu'il ajoute à cet excellent dessin créent le nouveau succès incontestable de Jump. Ce tome présente néanmoins quelques incertitudes graphiques dues à la transition entre le dessin analogique et le dessin numérique, ne se mariant pas très bien avec certaines illustrations d'arrière-plan et certains écrans créant un contraste trop marqué avec les personnages. Le chapitre supplémentaire avec le chimpanzé qui joue au golf avec des canettes est très amusant.