Vous vous retrouvez seul sur un vaisseau spatial humain pris d’assaut par des soldats extraterrestres hostiles.
Perdu dans l'espace.
Exophobia est un projet de Jose Castanheira, qui se cache sous le nom de Zarc Attack. Il s'agit de sa première production commerciale, qui a nécessité de nombreuses années de travail. Bien que le jeu ait l'air et l'odeur d'un jeu de tir classique pour boomer, il en est en réalité très éloigné. Nous ne disons pas cela uniquement à cause du rythme de jeu résolument plus lent (et le dynamisme est identifié au genre), mais aussi à cause du modèle de progression du joueur. Exophobia est avant tout un retour vers le passé. L'un des plus forts et qui ne fait aucune concession. Le titre est conçu exactement comme les shooters d'antan - le viseur ne se déplaçait que sur une ligne horizontale, les possibilités de mouvements étaient très limitées, et vous pouvez oublier les indications utiles sur la direction à prendre. Du point de vue de l'intrigue, il ne faut pas s'attendre à un scénario plus profond. Nous nous retrouvons sur un vaisseau envahi par des extraterrestres, dont nous allons traverser les étages pour tenter de les chasser. L'histoire, si on peut en parler, est plutôt écrite pour ceux qui le souhaitent, dans de nombreux journaux cachés sur la carte. Tirer avec dynamisme n'aura pas grand-chose à voir. L'arsenal limité est plutôt lent, attendant de nous que nous éliminions méthodiquement l'ennemi. On se cache derrière un coin, et à découvert on spamme la glissière (un des rares mouvements disponibles), qui permet d'esquiver les balles ennemies, et d'assommer le délinquant si on lui fonce dessus avec ce « traîneau ». Ce traîneau est source de confusion en raison de sa vitesse élevée, mais il est parfois indispensable dans le feu de l'action.
On marche, on tire, c'est clairement rétro, alors pourquoi pas un boomer shooter ? Exophobia nous emmène sur une carte composée de plusieurs étages, avec des couloirs supplémentaires qui se débloquent lorsque l'on gagne une amélioration spécifique. Cette aspect metroidvania est un élément clé de l'ensemble, éclipsant le simple bourrage de balles. Et c'est un metroidvania également ancré dans une époque révolue. Il n'a pas l'intention de tendre la main au joueur, mais se contente de lui rendre la vie misérable en créant des mondes. Le vaisseau tel qu'il est, tout le monde peut le voir. Triste, vide et... à peu près identique. Nous avons ici une carte à peu près lisible, et il est pratiquement impossible de s'orienter sans elle. Les couleurs des étages successifs peuvent changer légèrement, mais la plupart du temps, nous déambulons dans des pièces très (très !) similaires. Parmi elles, les mêmes paires de portes, les mêmes boutons, les mêmes cartes et, dans de nombreux cas, les mêmes ennemis. Exophobia est restée dans l'air du temps dans ce domaine également, et il est donc indispensable de les aimer avant de se lancer dans l'aventure. Mais il en va de même pour l'amour du metroidvania, le sentiment constant de confusion et l'analyse des cartes.
Une production perfectible.
Le jeu repose en grande partie sur la recherche du bon chemin par nous-mêmes. Lécher les murs dans l'espoir de trouver un bouton, ou des leviers temporels, attendant de nous que nous courrions vers un endroit nouvellement ouvert - parfois sans même savoir où nous sommes censés courir. Et bien que ce ne soit pas une aventure qui abuse de notre hospitalité (ceux qui le souhaitent peuvent même vérifier les deux fins), nous avonsi le sentiment que la duplicité est tout simplement inévitable. Ce sera une belle expérience nostalgique, mais à court terme. Avec le temps, l'évolution technologique des jeux vous manquera. La crudité d'Exophobia peut submerger et ne sera finalement amusante que pour quelques privilégiés. Ces personnes se trouveront, elles apprécieront certainement la très bonne musique (qui renforce l'atmosphère et augmente le carnage extraterrestre lorsque c'est nécessaire), et ces pixels peuvent également trouver leurs amateurs. Il suffit de l'aborder avec une bonne attitude. Ce genre a trouvé ses marques en douceur et compense les archaïsmes par son dynamisme. Les Metroidvanias ont manifestement la vie plus dure. Même s'ils revêtent les habits d'un shooter classique. A noter qu'une version physique sortira fin aout 2024.
VERDICT
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Exophobia est clairement une expérience nostalgique, elle tente de refléter fidèlement l'atmosphère des années 1990. Cet explorateur de couloirs est un moyen de passer un après-midi pluvieux, mais on passera vite à autre chose.