Par trois fois, Randolph Carter rêva d'une cité merveilleuse, Kadath l'Inconnue, terre de tous les fantasmes. Il savait qu'elle avait eu pour lui une importance capitale dans sa vie, mais sans jamais pouvoir dire comment il l'avait connue, à quelle époque, et surtout s'il avait visitée cette fille à l'état de veille ou non. La journée suivante, Randolph rencontre un ami pour lui raconter son rêve. Ce dernier lui conseiller de prier les Dieux secrets du rêve afin de pouvoir retrouver Kadath la cité inconnue. Randolph Carter va débuter une longue quête censée l'y conduire. Son périple sera l'occasion de croiser tout un tas de créatures fantastiques plus ou moins sympathiques, et il faut vraiment s'accrocher pour ne pas perdre le fil face à la densité de la nomenclature lovecraftienne.

Ian Culbard semble se spécialiser dans les adaptations de H.P Lovecraft, ayant déjà réalisé L'affaire Charles Dexter Ward, Dans l'abîme du temps ou encore Les montagnes hallucinées, tous les trois aux éditions Akiléos. Comme à l'accoutumée, l'ambiance s'avère très étrange, et le héros débute une quête extrêmement dangereuse dans le royaume des songes. Il croisera une mer déchaînée, un désert glacé, des cryptes diaboliques, ou encore une montagne aux milles pièges. Même si le dessin demeure assez minimaliste, il présente un style efficace et donne une vision plutôt jeu de l'œuvre de Lovecraft, tout en évitant de sombrer dans une odyssée fantastique trop violente. Forcément, l'aventure de Randolph Carter a ici été condensée, car dans la nouvelle, il a beaucoup plus de mal à trouver son chemin, prétexte à des considérations métaphysiques qui n'auraient pas forcément leur place dans un ouvrage tout public.