Dans Just Cause 4, l'agent solitaire Rico Rodriguez se rend à Solís afin de découvrir la vérité sur son passé, quoi qu'il en coûte.
Une formule inchangée.
Développé par Avalanche Studios, Just Cause 4 est un jeu évoluant dans un monde ouvert à la manière de GTA mais aux accents Latino. Vous incarnez Rico Rodriguez (un ex agent de la CIA), qui doit se rendre cette fois sur l'île de Solis. Cette environnement magnifique combine un désert avec des terres agricoles, des jungles humides d’Amazonie et des montagnes gelées. C'est tout ce que vous pourriez demander dans un monde ouvert. Rico s'attaque une nouvelle fois à un dictateur fou, connu sous le nom de Salvador Mendoza, qui dirige l'armée la plus puissante du monde, la Main noire. En parallèle, il devra découvrir la vérité sur le passé de son père et sur le climat extrême du pays. Bien que l'histoire semble intéressante, c'est loin d'être le cas. La poignée de personnages principaux et de personnages secondaires aide à mater la rébellion que Rico contrôle, mais l'intrigue générale est éclipsée par l'action fantastique du jeu. Ce n'est pas une mauvaise chose après tout.
Le cœur du gameplay est classique, de l'action à la troisième personne, mais comprend de multiples objectifs et missions secondaires, l'utilisation de véhicules divers et variés (dont un certain nombre de blindés, des engins volants ou encore même un sous-marin), mais les développeurs ont fait le choix d'intégrer un certain second degré à l'aventure. Rico est par exemple constamment équipé d'un parachute, ce qui permet de pouvoir se rattraper facilement en cas de problème pour ensuite utiliser son grappin tel un Batman et réaliser des cascades abracadabrantesques, voire s'attacher à n'importe quel élément (même un avion de ligne !) ou en attirer à soi. La combinaison wingsuit permet quant à elle de planer pendant quelques minutes dans les airs, ce qui quelque peu caduc les moyens de locomotion traditionnels.
Un titre qui ne se prend pas au sérieux.
Just Cause 4 est plus grand et plus ambitieux que tous les précédents opus, et dès le début, le jeu vous plonge dans le vif du sujet avec une charge de changements et de mécanismes que vous devez maîtriser rapidement. Ainsi l'arsenal a subi un changement radical : Rico n'a plus d'explosif sur lui, mais chaque arme a désormais un tir secondaire. Le LMG peut par exemple tirer normalement, mais en appuyant sur L1, il peut alors être réglé de manière stationnaire pour une prise de vue ultra-rapide. Les fusils de sniper peuvent tirer normalement avec la gâchette, mais le feu secondaire permet de verrouiller les ennemis et de leur lancer un missile. Les mitrailleuses standards viennent ensuite avec des munitions de lance-grenades qui aident à se débarrasser des ennemis protégés, alors que le Lightning Gun tire un faisceau d’électricité sur les ennemis mais son feu secondaire lance une grenade qui invoque un orage meurtrier qui frappe et détruit tout. Il tue vos alliés mercenaires, fait exploser des voitures et tue même souvent Rico ! Quant au grappin de Rico, il s’agit du complément le plus simple et le plus efficace de la série. Tout au long du jeu, vous déverrouillez trois manières de saisir des objets au crochet : des ballons géants qui font flotter les choses, une charge pulsée qui repousse les objets lorsqu'ils se rapprochent les uns des autres, et des gadgets à propulsion-fusée qui envoient des objets dans la direction dans laquelle vous les placez. Ces trois grappins peuvent ensuite être combinés ensemble pour créer le spectacle ultime. Détruire des bases et se frayer un chemin à travers la Main noire est peut être difficile au début sans l'explosif auquel vous étiez habitué, mais une fois que vous maîtriserez le grappin, le processus de destruction massive de Rico apparaît profondément créatif.
La destruction dans Just Cause était déjà excellente et les nouveaux grappins offrent les mécanismes de jeu les plus hilarants jamais rencontrés dans la série et créent une possibilité infinie de chaos grâce à la superbe physique du jeu. Tout peut être accroché, envoyé dans les airs et détruit, ce qui vous oblige à considérer toutes les options lorsque vous prenez d'assaut une base. Une grande partie de la progression du jeu a été modifiée et l'habituel «Courez vers cette base, détruisez tout jusqu'à atteindre 100%» a été remplacé par une mission plus précise et plus détaillée pour chaque base à prendre en charge. Les terres sont parsemées de forteresses de la Main noire qui retiennent les habitants de Solis en otage. La Main noire a le contrôle de toute l'île et en reprenant ces forteresses, Rico peut envoyer ses escouades rebelles pour sécuriser les régions. Chaque forteresse dans laquelle vous entrez offre une mission à accomplir. Ces missions apparaissent tantôt charmantes, tantôt répétitives. L'une d'eux requiert d'entrer dans un aéroport pour faire sauter des objets tout en piratant des terminaux puis en s'échappant dans l'une des escapades les plus explosives du jeu. Les autres demandent de rejoindre un point, pirater un ordinateur, ouvrir une trappe, puis compléter la forteresse. Mais ces missions de forteresse ne sont qu’une partie du jeu La Main noire terrorise Solis avec des armes météorologiques étranges et le but ultime de Rico est de les arrêter. Une fois que vous avez déverrouillé une région en envoyant vos coéquipiers pour la libérer, les principales missions sont déverrouillées. Chaque territoire principal du jeu comporte quelques missions préparatoires qui vous préparent à accomplir un objectif majeur. Il faudra par exemple arrêter une tornade géante, casser une machine et bien plus encore.
Une réalisation en progression ?
En regardant le monde du jeu, Solis est magnifique et pourrait être le meilleur environnement parcouru dans Just Cause à ce jour. Il y a cependant quelques problèmes avec le moteur et cet épisode tourne en résolution dynamique quelque soit le modèle de console (entre 720p et 1080p sur PS4 standard; entre 1080p et 1440p sur PS4 Pro) afin de maintenir une animation stable à 30 images par seconde. Il faut dire que Just Cause 3 avait fait tout l'inverse, donnant la primeur aux graphismes au détriment du framerate. Quoiqu'il en soit, le monde est à couper le souffle, peu importe sa beauté et, de temps en temps, il est agréable de faire une pause au milieu du chaos pour regarder le coucher du soleil et la mise en œuvre glorieuse du HDR dans cette île de plus de 1000 km². Évidemment, l'aspect arcade est très présent et au fil de l'avancée, votre armement gagne en puissance, avec la possibilité d'appeler un soutien aérien ou d'utiliser des lance-missiles multiples. La prise en main est simple et on maitrisera rapidement les commandes du jeu, exception faite de certains véhicules qui ont une tendance à sous-viré excessivement. L'intelligence artificielle manque toujours de tenue et vous enchaînerez les éliminations d'ennemis à la chaîne, sans compter qu'il est possible que l'adversaire bombarde ses propres positions. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play.
La musique est sympathique et correspond bien à l'univers local, les doublages français sont tout juste corrects. Cependant le titre dégage un certain entrain et est bourré de clin d'œils à de multiples séries. Le titre offre par ailleurs un bon challenge : Outre la quête principale, un certain nombre de missions annexes vous tendent les bras, comptez une bonne vingtaine d'heures pour en voir le bout. Les missions qui mènent au final explosif de Just Cause ne sont pas les meilleures. Elles se concentrent uniquement sur le vol de quelque chose pour vous aider à arrêter la Main noire. Mais le voyage entre toutes les missions de l’histoire est ce qui rend le jeu si formidable. Reprenant des forteresses, explorant Solis, effectuant des missions parallèles pour Javi, Garland et Sargento qui permettent de déverrouiller des mods de grappin, et faisant juste sauter des objets. Ces moments surpassent l'histoire du jeu et cela ne pose aucun problème. Just Cause 4 est un jeu d’action amusant et insensé avant tout. Tout au long du jeu, il y a un large éventail de choses à voir et à faire comme des défis de combinaison de wingsuit, des cascades avec des voitures et des hélicoptères volants à travers des boucles. Le problème est que, mis à part le wingsuit, tous ces autres défis sont bloqués derrière un modèle spécifique de voiture, d'avion ou de bateau. Vous devez voler et espérer que le véhicule dont vous avez besoin est à proximité. Après un certain temps, la chasse aux œufs de Pâques devient plutôt banale.
VERDICT
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Just Cause 4 affiche une action insensée, offrant des destructions spectaculaires à une échelle sans précédent. Il s'agit sans doute de l'épisode le plus raffiné de la série et le plus riche en fonctionnalités. Rico reste l'un des protagonistes les plus agréables du jeu vidéo, mais plus que jamais, il s'agit vraiment d'apprécier ce qu'il est capable de faire plutôt que les événements qui se déroulent autour de lui tant l'intrigue demeure perfectible. La réalisation s'avère dynamique, malgré quelques écueils, et le titre d'Avalanche Studios offre une sensation de liberté évidente.