Alvar, jeune et puissant souverain, trahi par son propre cousin et laissé pour mort, reprend ses droits au terme de plusieurs années sans mémoire. Mais son retour lui révèle une trahison plus cruelle encore. Blessé, bafoué, il reconquiert son trône en imposant à tous une épouse contreversée : sa propre fille. Cette tragédie Shakespearienne met en scène l'âme noire de personnages hantés par des cauchemars de feu et de sang et habités par l'obsession de la vengeance. Un chaos magnifiquement traduit en images par Dongzi Liu, qui jette sur ses pages des couleurs d’incendie comme autant de mauvais sorts.
Sang Royal n'est toutefois relié à aucun cycle, et sera un simple diptyque. Cependant, l'univers de Jodorowsky est bel et bien là, avec un cadre pour le moins noir, et des thématiques bien connues (trahison, défense de son honneur, lutte pour le pouvoir, etc). Malgré tout, les auteurs évitent la redite avec un univers très différent ce qu'on a l'habitude de voir, un style graphique plus classique, moins fantaisiste, et une mise en scène impeccable.