Dans un futur lointain, l'empire aux mille planètes est devenu réalité et les différentes civilisations extraterrestres cohabitent dans un monde devenu universel. Sur Terre, la culture s'est uniformisée, standardisée pour plaire au plus grand nombre, une culture aseptisée et digérée par une IA surpuissante. Par ailleurs, une police culturelle traque impitoyablement les oeuvres du passé afin de les conserver en sécurité dans un endroit hors de portée du commun. Un groupuscule d'activistes tente de soustraire ces chefs d'oeuvres artistiques pour montrer qu'il existe une autre forme de culture... alors qu'ils sont poursuivis par les forces de l'ordre, ils cachent un buste de jeune femme du XV? siècle. Celle-ci est découverte par un robot, simple professeur de sport au collège qui, contre toute attente, troublé par cette oeuvre d'art, décide de ne pas la rendre et de la protéger. Il devient alors un fugitif...

Le récit se déroule dans un cadre futuriste : « E.103 », un professeur de sport robotique, se retrouve par hasard en possession d’une œuvre d'art en provenance d’un passé révolu. Bien malgré lui, cette trouvaille le propulse dans une course poursuite galactique, opposant le dogmatique gouvernement du Canon et les mystérieux Agrestes. Le titre fait référence à la mimésis, la capacité de certains animaux à se fondre dans leur environnement pour se protéger ou pour chasser. Pour le protagoniste, la mimésis n'est pas seulement une technique de survie, mais un nouvel idéal artistique et existentiel. E.103 entreprend une transformation radicale. Il se dépossède progressivement de son identité robotique pour tenter de devenir "autre." Il observe, imite, et s'identifie de plus en plus à ceux qui l'entourent.  Jusqu'où peut-on aller dans cette métamorphose ? Est-ce une quête de la vérité de la nature ou un simple dérèglement psychologique ? Le passé du héros, et peut-être une blessure initiale, est ce qui le pousse à s'abandonner dans cette quête radicale d'effacement et de fusion. Le dessin d'Hugues Micol est l'âme de cet album : Le trait est énergique, parfois rugueux et d'une grande puissance. Il n'est pas dans le réalisme photographique, mais dans la sensation et l'expression pure. Ce style est parfait pour exprimer la sauvagerie de la nature et la désagrégation de l'identité du personnage. Les couleurs sont souvent sombres et terreuses. Cette palette installe immédiatement une atmosphère lourde, mystérieuse et légèrement angoissante. Micol joue avec la mise en page pour refléter l'état psychologique.