Atom the Beginning est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu à ce jour sept tomes au Japon aux éditions Hero's. Le manga se présente comme un prologue à la saga Astro Boy, et met en scène les professeurs Tenma et Ochanomizu, génies de la robotique, alors qu'ils ne sont encore qu'étudiants. Ils passent l'essentiel de leur temps au sein du laboratoire n°8 de l'université de Nerima, à travailler sur l'intelligence artificielle. Malgré des conditions de tests difficiles (le labo est un capharnaüm évident), les deux génies mettent au point le A106 ou "Six", un premier prototype de robot doté d'un embryon de conscience individuelle. A leur insu, l'être cybernétique commence à devenir autonome et ressent même des émotions : Atom the Beginning nous permet de découvrir la jeunesse des créateurs d'Astro Boy, mais aussi le début de l'ère de la robotique au Japon. Six est l'ancêtre d'Atom, et dispose encore d'une apparence purement mécanique, contrairement à son successeur dont l'aspect de petit garçon prenait souvent le dessus. Le développement de A106 poursuit son cours et le robot affiche une autonomie qui dépasse toutes leurs prévisions. Cela peut apporter une espérance à l'humanité (cf Astro Boy) ou au contraire être initiateur d'une terrible menace (voir Terminator). En se basant sur cette expérience, Tenma et Ochanomizu développent un nouveau robot, U-ran.Le conseil d'administration de la faculté de robotique a convoqué Tenma et Ochanomizu pour leur annoncer une bonne nouvelle. Puisque les autres laboratoires de l'université sont spécialisés dans le développement de robots d'entreprise et de divers projets qui recherchent plus de rentabilité que d'ambition scientifique ou technique, le conseil est disposé à accorder un plus gros budget au laboratoire pour le prochain tournoi World Robot Battling. Le projet dénommé A-107 (ou U-ran), un petit robot qui a multiplié la puissance de Six et qui a également incorporé une version améliorée et plus proche de la conscience humaine, va donc profiter pleinement de cette aide économique. Tenma lui-même rêve déjà d'incorporer plus de puissance de combat grâce à la micro-fission nucléaire, tandis que Ochanomizu donne la priorité à la part de la cognition et de l'apprentissage du droïde.

Avec l'aide de Ran et Motoko le projet avance rapidement pour respecter les délais et en quelques semaines ils ont préparé Yuran, un robot équipé d'une IA avec des traits féminins, de petite taille et un système de conscience qui intègre un panel standard d'émotions humaines. Compte tenu du manque de temps pour réaliser un développement des capacités de mouvement et de combat de Yuran, l'équipe décide d'utiliser Six comme mentor, qui devient une sorte de grand frère de la nouvelle machine. Cependant, Ochanomizu se rend vite compte que pour le moment, ils ont seulement appris à Yuran à se battre, ce qui signifie manquer les possibilités inimaginables que la nouvelle conscience lui donne, alors il décide de commencer à éduquer et enseigner les valeurs et l'éthique au petit robot. Cependant, cela n'a pas le résultat attendu, puisque Yuran, qui est une éponge pour les concepts enseignés par ses créateurs, a la capacité de donner sa propre interprétation à ce qu'il apprend, et disons que ses extrapolations et ses conclusions ne sont pas vraiment vertueuse. C'est un robot énormément rebelle, qui ne fait plus du tout attention à Six dès qu'il constate qu'il est plus puissant que lui, et il finit par s'échapper du laboratoire pour détruire les robots développés par le Laboratoire 1 simplement parce qu'il déteste sa façon d'être et le but de sa conception. Six réussit à arrêter la destruction des robots, mais il est incapable de répondre à la question de Yuran sur la raison pour laquelle on ne devrait pas poursuivre ses désirs. Six entre dans ce moment dans une crise existentielle.L'intrigue évolue sur différents plans et affiche un rythme indéniable, tout en apportant des connaissances assez poussées sur la robotique. Le graphisme est quant à lui très réussi, parfait mélange entre la série originelle de Tezuka et les codes du manga moderne. On retiendra surtout la narration visuelle qui se produit tout au long du volume, racontant l'histoire sans mots, seulement avec des images, une délicieuse composition de pages et un usage impeccable des transitions.