Imaginez un cocktail au Café de Flore avec Charles Perrault, La Fontaine, Molière, Racine et Madame de Sévigné, discutant prix littéraires et comparant leurs droits d'auteur. Nous sommes au XVIIe siècle, le Flore n'existe pas encore, mais toutes ces personnalités tiennent le haut du pavé culturel. Perrault, pour sa part, a 69 ans lorsqu'il publie La Barbe bleue, l'un de ses contes les plus macabres. Y a-t-il une morale à l'histoire de ce tueur en série, qui, au divorce, préfère l'assassinat ? Certes la victime s'est montrée trop curieuse (en pénétrant dans la pièce interdite) et vénale (en épousant un homme pour so fortune), mais ceci ne justifie pas que son mari tente de l'égorger. L'histoire se termine cependant bien (une des règles du genre) puisque : 1. elle est sauvée par ses frères ; 2. ils tuent La Barbe bleue ; 3. elle hérite de la fortune de son défunt mari. Cette histoire se révélera aussi une éternelle source d'inspiration pour des opéras, des films, des ballets et même d'autres romans.

Pour ce deuxième volume, la formule n'a pas changé. Chaque œuvre est d'abord présentée par une fiche introductive… hilarante. S'ensuit une petite biographie toute maligne sur l'auteur(e) puis enfin quelques planches de Soledad Bravi, une dessinatrice surtout connue du public féminin, puisqu'elle signe chaque semaine la dernière page du magazine Elle (une planche de BD forcément). Une vingtaine d'œuvres littéraires sont ainsi disséquées dans ce petit recueil tout sympathique qui se glissera aisément au-devant des livres de votre bibliothèque. Il pourra aussi amener le public à s'intéresser à la littérature, sachant que ce volume est gorgé d'humour, de culture et de clins d'œil. Un bon cadeau à faire également.