Scénario et dessin : Pierre Alary
d'après le récit de Margaret Mitchell.
À la veille de la guerre civile, Scarlett O'Hara, fille gâtée d'un propriétaire de plantation, en a assez d'entendre parler de la sécession de la Géorgie de l'Union. Tout ce qu'elle veut, c'est se balader dans de jolies robes et gagner le cœur de l'héritier de la plantation voisine, Ashley Wilkes. Mais lorsque Ashley déclare ses fiançailles avec sa cousine Melanie Hamilton, Scarlett réplique avec dépit en épousant le jeune frère de Melanie, Charles. Mais pas avant d'avoir rencontré le beau et charismatique Rhett Butler. Il est tellement entaché de scandale et tellement riche que la seule chose qu'il ne peut acheter dans le vieux Sud, c'est le respect. Mais avant que l'un ou l'autre de ces nouveaux mariages ne puisse prendre racine, la guerre de Sécession éclate. Les hommes partent au front, tandis que Scarlett et Melanie se réfugient dans la maison de la tante de Melanie à Atlanta. Lorsque le Sud tombe, Scarlett rentre chez elle et retrouve sa mère morte, son père fou et leur plantation saccagée par les soldats nordistes. À la fin de la guerre, Scarlett est à la tête de l'une des seules cultures de coton restantes dans le Sud ...
L'écrivaine Margaret Mitchell a reçu 50 000 dollars (aujourd'hui convertis en environ 800 000 dollars) pour les droits cinématographiques de son livre. Une somme importante pour un livre, mais les producteurs y ont vu un grand succès. Et ils n'avaient pas tort. Après une production interminable qui a duré trois ans, de nombreux castings et des heures de matériel, le film a vu le jour en 1939 : Autant en emporte le vent. Ce fut un énorme succès et, pendant plus d'un quart de siècle, ce fut le film qui rapporta le plus d'argent. Aujourd'hui, nous avons une adaptation en bande dessinée de ce que certains pensent le meilleur film de tous les temps, d'autres qu'il ne s'agit que d'un "long feuilleton" et d'autres encore s'agacent de l'aspect raciste du récit. Mais le livre ne glorifie pas l'esclavage. Il dépeint principalement la situation telle qu'elle était à l'époque de la guerre civile américaine. Les Sudistes avaient des esclaves noirs qui travaillaient pour eux dans les plantations et les Nordistes voulaient y mettre fin. Ce conflit est à l'origine de la guerre de Sécession. Autant en emporte le vent ne traite pas de l'esclavage ou du racisme, mais de Scarlett O'Hara, une femme obstinée et libre d'esprit. Elle préfère l'argent au grand amour et n'est pas sympathique, mais la façon dont elle fait tourner les hommes autour d'elle autour de ses doigts lui permet de conquérir le public. Le fait est qu'il s'agit d'une récit dense (1500 pages) qui sera décliné en deux tomes de bande dessinées. La merveilleuse interprétation visuelle de Pierra Allary font de cet ouvrage un plaisir à regarder. Outre le drame, la guerre et la romance, il y a l'humour nécessaire aux bons moments, ce qui ne rend pas l'ensemble trop lourd. Les images sont époustouflantes et la modernisation donne à l'ensemble un aspect très coloré et élégant. Le dessin affiche un style semi-réaliste et se montre toujours aussi efficace et restitue la tension d'un scénario aux multiples rebondissements.
VERDICT
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Une superbe adaptation de l'ouvrage Gone with the Wind en bande dessinée. L'auteur nous envoie dans un pays divisé comme jamais (et bientôt en guerre) où presque tous les coups sont permis pour Scarlett pour arriver à ses fins. Une histoire passionnante guidée par un très bon dessin. Le fait qu'elle suive un protagoniste sans la moindre qualité sympathique ou rédemptrice, sans jamais devenir ennuyeux une seule seconde est un signe de l'efficacité de la trame même près d'un siècle après.