Joan Peterson est une secrétaire des années 1950, une hippie des années 1960, une éleveuse du XIXe siècle, une femme de ménage des années 1920, une chanteuse de cabaret de la Première Guerre mondiale, et elle aime George, Roger, Dane, Tony, Don et Frank - mais quelque chose ne tourne pas rond. Et alors que Joan soupçonne que sa réalité n'est qu'une construction clichée en perpétuelle évolution, le Cowboy est là pour mettre fin à ses doutes. Parce que l'amour ? Il est éternel, bébé.

Le rendu graphique, qui rappelle les bandes dessinées des années 1980, est accrocheur et l'égarement de la partie mystérieuse de l'intrigue s'accorde bien avec les différentes histoires d'amour qui se déroulent en parallèle. Le gros problème de ce volume est l'absence totale de sens. On arrive à la dernière page et on n'a toujours pas d'élucidation de ce qui se passe dans l'histoire ; ce choix est appréciable au début - l'idée de ne pas s'attarder sur les " grandes explications " et de laisser le lecteur découvrir la dynamique de cette anomalie ( ?) avec le protagoniste, de notre point de vue, fonctionne -, mais on ne peut pas terminer un livre entier sans qu'au moins quelque chose ne soit motivé. D'accord, c'est le premier d'une série, mais au moins une clarification, un indice pour faire comprendre au lecteur la direction dans laquelle l'histoire se dirige... Espérons qu'au moins l'auteur sait aller au fond des choses. Cela dit, Joan est peut-être la protagoniste de comics avec laquelle nous avons eu le plus d'empathie ces derniers temps : entourée d'une foule d'hommes bidimensionnels et sans charme, elle ne comprend rien à ce qui lui arrive et, dans un moment de doute, elle prend un fusil et tire sauvagement. Pourquoi vous en préoccuper ? Elle est comme tout le monde et a des problèmes avec les personnes qu'elle rencontre en soirée ... ou ailleurs.