Glénat ressuscite la série Kenshin en nous livrant une nouvelle version de ce manga, cette fois inspirée par le long métrage japonais. Kenshin Restauration (Rurouni Kenshin - Tokuhitsuban) est donc un diptyque qui reprend le scénario du film et propose donc un certain nombre d'évènements absents de la mouture originale conclue en 1999 au Japon.  L'histoire débute à l'aube de la restauration de Meiji : Bravant la règle interdisant le port du sabre, un vagabond solitaire jadis assassin se lave de ses crimes en portant secours aux plus démunis, et en se jurant qu'il ne tuera plus jamais personne. Il dispose d'un sabre à lame inversée, utile pour asséner des coups violents mais non létales. Les premiers chapitres de ce tome, intitulés "édition cinéma", nous propose donc une version parallèle d'évènements bien connus. On retrouve les mêmes personnages, un décor similaire, mais la trame n'évolue pas comme dans la mouture d'origine. Le dernier chapitre intègre quant à lui une histoire entièrement nouvelle, et se situe avant la rencontre de Kenshin et de ses compagnons.

Les situations s'enchaînent extrêmement rapidement, le choix du diptyque ayant certainement imposé une narration plus vive que dans la série originale. De nombreuses notes de l'auteur viendra expliquer ses choix scénaristiques. Le dessin est indéniablement plus fin que dans Kenshin première version, avec un trait nerveux et d'une redoutable précision. En ce sens, Kenshin Restauration rappelle Embalming sur le plan graphique (publié en France chez Kazé). Forcément, les nostalgiques n'hésiteront pas une minute devant ce remake pertinent, même s'ils risquent de regretter que ce voyage soit si court.