Résumé : 2016, alors qu'il est en pleine procédure pour l'obtention de la garde alternée de sa fille Lise, Thomas découvre par hasard le « drame de Cestas » (1969), qui fut l'un des premiers faits divers médiatisés à outrance. Au terme d'une véritable enquête, il reconstitue le puzzle de cette tragédie.

Un titre bien mystérieux. « Crépuscule » renvoie en effet à un moment fugace et instable après le coucher du soleil ... mais avant la nuit noire ...alors que « des pères » touche à l’universalité de ceux-ci. 2015 : À la suite d’un divorce conflictuel, Thomas Cessac se bat devant les tribunaux pour faire reconnaitre la garde alternée de sa fille Lise. Par hasard, ce dernier tombe sur un article de presse relayant le drame de Cestas qui s’est déroulé au cours de l’année 1969. Thomas Cessac mène alors l’enquête, cherche à comprendre les ressorts de ce fait divers. Cette histoire tragique trouve résonance auprès de son vécu. La narration se joue ainsi du parallèle des situations et tend à conférer à la question de la garde des enfants, un caractère immuable d’injustice sexiste. 1969, 2015 : les choses n’auraient-elles pas évolué et pourraient-elles conduire aux mêmes conséquences ? Deux passionnants « Épilogues » comblent la curiosité du lecteur en détaillant les quelques jours qui suivent le drame et en s’interrogeant sur le devenir des protagonistes. De magnifiques dessins servent une narration néanmoins sans grand relief. Le drame de Cessac s’appuie sur du sepia au service de couleurs hivernales et sur un dessin terne subtilement griffé aux contours arrondis. L’histoire actuelle de Thomas est servie par un graphisme dépouillé sagement coloré, des cases aux contours anguleux. C’est aussi beau que ténébreux et grave. Sandrine Revel montre une réelle aptitude à utiliser une large palette de codes graphiques, de couleurs, de lettrage.