V2 Panzer est un manga paru au Japon en 1988 chez Shounen Gahousha (deux tomes) puis réédité à deux reprises sous forme d'intégrale chez Daitosha (1994) puis Kodansha (2001). Dans un futur post-apocalyptique où les motos sont devenues interdites, le dictateur qui domine le pays a tout pouvoir sur les pauvres humains grâce à ses androïdes et ses armes de guerre. Pourtant, une mythique course à la mort en moto pourrait mettre fin à la dictature selon la légende. La belle Savior Serazard est la fille de deux rebelles morts lors de la dernière guerre des motos. Bien que frêle et ne sachant pas conduire ces bolides dont le maniement est quasiment oublié de tous, Savior est bien décidée à participer à la course pour se venger.

Leiji Mastumoto nous immerge sur un monde post apocalyptique désertique à l'ambiance dieselpunk : c'est un mélange de Mad Max et de certains passages planétaires d'Albator (quand il errait dans ces villes fantômes aux allures de western). Côté thématiques on retrouve les mêmes sensibilités que dans nombre de ses autres œuvres : le deuil, la résilience, l'écologie ou les méfaits de la guerre face à la misère et l'avidité humaine. C'est une narration "à l'ancienne" avec de grandes ellipses, des raccourcis scénaristiques presque simplistes, des gags qui sortent de nulle part en plein moment sérieux et un certain fatalisme japonais face au destin. Un genre de narration old school qu'on ne voit plus trop de nos jours mais dont Matsumoto, Go Nagai (Goldorak) ou Buichi Terasawa (Cobra Space Pirate) étaient friands dans les années 70-80. On reconnaît parfaitement la patte graphique du sensei mangaka avec ses femmes longilignes, certains personnages androgynes, un sosie d'Albator (sans l'être), ses personnages nanifiés ou encore ses androïdes, le tout dans ce même style visuel de manga old school qui le caractérise depuis ses débuts.