Madrid, 10 mars 2014. Le corps de Juan Rivas, 37 ans, est retrouvé dans son appartement, sans trace de lutte ni mot de suicide. C'est la femme de ménage, qui venait une fois par semaine, qui a donné l'alerte. Malgré le tabac, l'alcool et l'alimentation peu équilibrée (pizza, bière, etc), la victime semble trop jeune pour avoir succombé à un infarctus. L'inspectrice Tabares et son adjoint, Sotillo, prennent en charge l'enquête. Rapidement, la police scientifique démontre qu'il ne s'agit pas d'une mort naturelle, mais peut être un empoisonnement au cyanure. La victime était commercial à la banque Ovejero. Peu à peu, d'autres cadavres font surface, sans lien apparent. Enfin si, elles ont toutes une fonction dans l'univers des banques. Un tueur en série aurait-il décidé de venger les "petites gens", victimes de la finance ? Le livreur de pizza serait-il impliqué ? Et surtout quel est le réel mobile ?

Proies faciles est un polar social, qui nous permet de suivre l'histoire de seniors qui n'ont plus rien à perdre parce que la société leur a déjà tout pris. La progression est menée avec brio, déployant de nombreux rebondissements avec parcimonie afin de tenir le lecteur en haleine tout au long de l'ouvrage. Ce pamphlet s'ancre dans la triste réalité qu'a connu l'Espagne à la suite de la crise financière de 2008, et dont la France a été largement épargnée. Cette bande dessinée est déjà parue en 2017 en totalement en noir et blanc, un choix qui renforçait nettement l'atmosphère de ce polar noir. Mais certains lecteurs ont souhaité découvrir une édition couleurs, c'est désormais chose faire et le rendu est très réussi. Les personnages sont quant à eux extrêmement expressifs et incroyablement touchants. Cette enquête est toujours aussi passionnante à suivre, nous suivons les deux enquêteurs dans leurs recherches et leurs déductions tout le long du livre. L'évolution de leur relation est également bien menée.