Résumé : Le putsch fomenté par les lions a été réprimé dans le sang. Le roi Mederion et Terys, son ombre, incarnent un renouveau qui entend en finir avec les rivalités entre races. Pour les activistes étudiants qui veulent mettre à bas la monarchie, c'est une occasion en or. Une fois de plus, les intrigues politiques sont au cœur de la vie d'Angleon, tandis que loin du trône, chacun, qu'il soit otage, mercenaire, garde du corps ou enquêteur, œuvre à son propre destin...

« Sire on en a gros ! » pourrait résumer cet épisode qui voit la naissance d’un parti plein d’ambitions pour changer la politique d’Angleon. Andoryss, David Chauvel et Patrick Wong (Lewelyn) mettent en scène les prémices d’un potentiel changement politique devenu nécessaire au vu des traditions ancestrales figées par la personnalité des dirigeants. Cette coalition hétéroclite de la jeunesse pétrie de bonnes intentions (et de dissensions sur les modalités d’action) veut s’engager dans l’arène pour peser sur le devenir du pays. Certains prônent la force, d’autres veulent réformer de l’intérieur. Dilemme universel : pour faire changer un système existant dans un sens favorable, faut-il le noyauter ou le faire exploser ? Entrisme ou révolution ? Facteur non négligeable, le nouveau Lion fort d’Angleon est aussi jeune qu’eux. Sera-t-il sensible à leurs demandes ? L’erreur constante de la jeunesse consiste à croire que ses idées n’ont jamais existé auparavant, de considérer les dépositaires du pouvoir en place (quels qu’ils soient) comme n’ayant jamais été confrontés aux mêmes questions, aux mêmes problématiques. Les réponses des anciens diffèrent par leur expérience et l'adaptation aux réalités économiques voire aux "amicales" pressions de leurs soutiens. Le réveil générationnel représente un bienfait pour le renouveau, la fraicheur des idées. Encore faut-il que les nouvelles idées puissent s’intégrer dans le quotidien pour le transformer sans (trop) le bouleverser. Une mise à jour informatique qui reprendrait l’existant avec de nouvelles fonctions, mais sans le détruire. La solution ne vient pas tant des idées retenues (bien que certaines soient objectivement à proscrire), mais de la manière dont elles sont appliquées pour atteindre un objectif mesurable, fût-il salvateur. Le dessin de Jérôme Lereculey se fait de plus en plus intime, surtout dans les gros plans. Il y a de la vie dans les regards de ces personnages.