Nous sommes le 8 juin 1941. La Syrie et le Liban, sous contrôles du gouvernement de Vichy, sont envahis par les troupes alliées (Britanniques, Australiens, Indiens et même Français libres menés par Charles de Gaulle). Le général Henri Fernand Dentz, haut-commissaire Syrien, est rapidement dépassé par les événements, et demande aux Britanniques les conditions d'un armistice, dès le 9 juin 1941. Le 15 juillet, la convention sera finalement signée à Saint-Jean-d'Acre, et mentionna que les militaires de Syrie ne pouvaient pas être poursuivis par la France libre. Le Général de Gaulle put ainsi recruter des volontaires parmi les trente mille soldats ayant déposé les armes. Finalement, cent vingt-sept officiers et six mille sous-officiers et soldats se rallièrent à la cause de la Croix de Lorraine, les autres rejoignirent la France occupée. C'est dans ce contexte trouble que nous découvrons l'affrontement en plein ciel de deux anciens équipiers, André Marceau volant sous cocardes anglaises et Etienne de Tournemire resté fidèle au régime de Vichy. Ciel de Guerre est presque exclusivement à conseiller aux fans d'aviation et/ou passionnés d'histoire tant les détails techniques s'avèrent nombreux.

Cette ouvrage fait surtout office de documentaire sur un pan de l'histoire méconnu, qui a opposé des Français entre eux. L'ambiance de l'époque est plutôt bien respectée, notamment du côté des couleurs. Les dessins d'avions sont superbes et d'un réalisme saisissant. Plus délicat, le dessin s'avère assez hétérogène, avec des personnages plus ou moins bien proportionnés, selon leur importance dans la série. En fin d'album, nous découvrirons même un passage sur la vie mondaine parisienne sous l'occupation, avec Jean Cocteau dans une exposition du sculpteur Arno Breker ou l'écrivain Ernst Jünger partageant un verre avec De Tournemire, le pilote-héros de la série.