Pourquoi David est-il correspondant de guerre ? A-t-il choisi la guerre ou a-t-il été choisi par la guerre ? Peut-être qu'il a régulièrement besoin d'un coup d'adrénaline, d'ailleurs un syndrome typique, également connu dans d'autres métiers avec des pics extrêmes de danger, de pression et d'incertitude. Comme un pompier a besoin d'incendies graves de temps à autre ou comme un ambulancier paramédical doit faire face à une catastrophe majeure, David est attiré par les pays déchirés par la guerre. Ce n'est pas parce qu'il aime la guerre, c'est parce que dans les situations de danger mortel, il se sent vivant. Une excellente expression d'une telle situation est présentée sur la couverture de son livre : il est l'œil tranquille de la tempête au milieu d'un champ de bataille.

Dans son roman graphique, il décrit les expériences passionnantes qu'il a vécues au milieu des conflits pendant les quatre ans où il a parcouru les endroits les plus dangereux de la planète. Cette excitation a son prix : chez lui, il a remarqué la normalité ennuyeuse. En lisant attentivement ce roman, vous reconnaîtrez que la situation ne peut pas être décrite uniquement en termes de "noir ou blanc". La plupart du temps en Irak, il s'ennuyait. Au Liban, la situation était calme et à l'époque, les troupes de la FINUL s'intéressaient davantage à un mode de vie facile qu'à leur devoir. Le Timor oriental semble avoir été une expérience très déprimante, en Afghanistan la corruption était désillusionnante et emmener la petite amie en Somalie n'était peut-être pas la meilleure idée qui soit. David nous le dit : "La guerre, c'est ennuyeux", mais la paix est désolante. "War is Boring" pourrait être le successeur officieux du premier roman graphique de David Axe, "War Fix", dessiné par Steven Olexa. L'histoire dans "War Fix" était intéressante, le dessin moins. C'est différent dans "War is Boring" : David Axe et Matt Bors sont ensemble une excellente combinaison. Notez que cet ouvrage est sorti en août 2010 aux États-Unis.