Un étonnant retour.

Toute personne qui a eu une Mega Drive ou un ami qui possédait ladite console a joué au moins une fois à un jeu Streets of Rage. Le combat était formidable pour l'époque et la bande-son s'avérait de toute beauté. Pour une bonne partie du monde, la sortie de Streets of Rage 4 sera un mercredi comme les autres. Pour d'autres, c'est un événement. Cela peut sembler bizarre, mais Streets of Rage 4 n'a pas été développé ou publié par Sega. A l'instar du récent remake de Panzer Dragoon, Sega est plus qu'heureux de concéder ses franchises à de petits développeurs et éditeurs, car cela permettra de rétablir la pertinence de ces franchises auprès du public moderne, la société japonaise n'ayant pas à bouger un seul muscle. L'équipe derrière Streets of Rage 4 est composée du développeur LizardCube et de l'éditeur DotEmu, le duo dynamique derrière Wonder Boy : The Dragon's Trap de 2017, un fantastique remake du classique Master System et peut-être la première fois que Sega a réalisé qu'ils pouvaient laisser d'autres studios gribouiller avec leurs anciennes franchises, laissant leur emploi du temps complètement libre pour d'autres jeux Yakuza.

LizardCube et DotEmu savent comment ramener une franchise d'entre les morts. Ils savent comment marier parfaitement l'ancien et le nouveau. Streets of Rage 4 en est le parfait exemple. C'est un jeu qui présente des graphismes tout à fait nouveaux, tout en conservant une indéniable ambiance de Streets of Rage. Il comporte quelques modifications de gameplay, mais c'est toujours un jeu d'arcade qui a fait ses preuves, comme tous les autres jeux des années 90. Il propose un mode coopération en ligne, mais on peut y jouer avec trois autres amis au niveau local, comme il se doit dans un bon jeu d'arcade. En d'autres termes, Streets of Rage 4 est exactement comme un tout nouveau jeu dans la franchise devrait s'avérer : l'ancien et le moderne vivant en parfaite harmonie. Les personnages légendaires de la série sont d'ailleurs de retour : Axel, Blaze et Adam reprennent du service, mais cette fois, ils peuvent compter sur l'aide de deux nouveaux combattants : Floyd Iraia et Cherry Hunter. Notez que le titre est proposé en édition physique exclusivement chez Limited Run Games.

Une réalisation mise au goût du jour.

L'amélioration la plus évidente se situe au niveau du département graphique. Comme pour Wonder Boy : The Dragon's Trap, tout ce qui se trouve dans Streets of Rage 4 est dessiné à la main. Tout a été douleureusement dessiné (et animé, si je puis ajouter) à la main, image par image, et cela a l'air absolument phénoménal. On a l'impression de jouer un dessin animé ou une bande dessinée. C'est presque comme si c'était aussi la renaissance de Comix Zone. L'attention portée aux détails est impressionnante : les environnements, les arrière-plans, le design des personnages, les effets de particules, tout est absolument au top. Pour couronner le tout, le cadrage est toujours stable, comme nous l'avons déjà mentionné. Même si les graphismes sont clairement beaucoup plus élaborés que le pixel art de l'époque de la Mega Drive, ils parviennent toujours à conserver une ambiance Streets of Rage perceptible. Le gameplay est également une interprétation moderne du système de combat classique de Streets of Rage, mais il n'essaie jamais d'innover autant. Il ajoute juste quelques nouvelles fonctionnalités ici et là pour pimenter un peu les choses, mais en fin de compte, c'est toujours un classique. Vous avez un bouton d'attaque normal, un bouton "ramasser", une attaque arrière et un bouton d'attaque spécial. Si vous vous approchez d'un ennemi, vous l'attrapez automatiquement, et si vous ramassez un objet vedette spécial, vous pouvez effectuer une attaque ultra-rapide qui nettoie l'écran. Il est préférable de les conserver pour les combats de boss. Faites attention à vos attaques spéciales, car elles épuisent lentement votre santé, même si vous pouvez en récupérer une partie si vous attaquez ensuite vos ennemis avec des coups de poing normaux, comme dans Bloodborne.

La détection des collisions est un peu incertaine, ce qui donne à tous les combattants l'impression d'être des personnages de Paper Mario en 2D sur un plan en 3D, mais si vous êtes un vétéran de la bataille, vous êtes probablement plus habitué à cela. Dans l'ensemble, tout comme pour les visuels, c'est le mélange parfait entre l'ancien et le moderne. Cela se voit aussi dans le niveau de difficulté général. Contrairement à la plupart des beat'em up classiques, Streets of Rage 4 a des avantages très équitables et des niveaux de difficulté faciles, mais si vous décidez de jouer sur quelque chose de plus difficile que la normale, alors vous êtes en enfer. Amusez-vous bien ! Yuzo Koshiro, le titan derrière la bande-son légendaire de la franchise, fait à nouveau partie de l'équipe de composition, menée par Olivier Derivière. Certains niveaux comportent des morceaux électroniques qui sont parfaits pour donner envie de frapper tout le monde devant vous. D'autres niveaux incluent des morceaux de heavy metal qui sont parfaits pour vous donner envie de frapper tout le monde sur votre route. En conclusion, c'est une fantastique collection de chansons qui sont parfaites pour les battre. Si vous êtes un puriste, ne vous inquiétez pas, car les bandes sonores de Streets of Rage et de Streets of Rage 2 sont également disponibles ici. La bande-son est si fantastique qu'elle compense presque le fait que le reste du département son est au mieux sous-exploité.