Quand la nuit tombe, il est trop tard... Lorsque la navette spatiale atterrit en urgence sur une planète desséchée par le soleil, personne ne se doute du danger mortel que représentent ses habitants. Car lorsqu'une gigantesque éclipse solaire plonge tout dans l'obscurité totale, le désert s'anime de créatures cauchemardesques. L'équipage tente fébrilement de s'échapper de l'étoile, avec pour seule arme la lumière...
Il est bien connu que l'on a très peur dans l'espace et sur des planètes encore inconnues, comme nous le savons depuis les films Alien qui ont fait date. C'est probablement dû au fait que dans ces territoires inexplorés, l'imagination n'a pas de limites, et donc pas non plus la forme et la force destructrice du mal. "Pitch Black", la contribution actuelle à ce thème, n'a pas grand-chose de nouveau à offrir en termes de contenu. Une fois de plus, le principe des dix petits nègres doit maintenir le suspense. Si le film y parvient avec une facilité déconcertante et s'il divertit à tous points de vue, c'est grâce à sa réalisation. Bien qu'il s'agisse d'une production relativement petite, les formalités cinématographiques s'accordent ici de manière impressionnante. Une caméra nerveuse et frénétique, soutenue par un montage approprié, fascine le spectateur de manière suggestive dès le premier instant. Si l'immense tension ne se relâche jamais jusqu'à la fin, c'est grâce aux rebondissements surprenants de l'histoire et aux effets spéciaux toujours étonnants, même s'ils sont peu coûteux. De quoi s'agit-il donc ? C'est un groupe hétéroclite de passagers que la spationaute Fry emmène à bord de son vaisseau à travers des galaxies lointaines. Un incident la contraint à un atterrissage d'urgence spectaculaire sur une planète éloignée. La pilote et quelques illustres voyageurs survivent. Ensemble, ils commencent à explorer ce lieu inhospitalier. Les conditions climatiques sont extrêmes. Une chaleur étouffante a desséché la terre et il est d'abord impossible de trouver de l'eau. Pour survivre, ces personnes totalement différentes doivent s'unir contre leur penchant. C'est justement le grand criminel Riddick qui se cristallise en tant que leader. En explorant les environs, le groupe tombe sur un autre vaisseau spatial apparemment abandonné. Alors que l'on se perd en conjectures sur ce qui a bien pu arriver à l'autre équipage, une obscurité étonnamment profonde s'abat sur la planète. Et avec l'obscurité, les habitants de ce monde lointain sortent de leurs trous. Il s'agit d'étranges créatures volantes tueuses, agressivement hostiles à l'égard de leurs visiteurs. Les naufragés tentent désespérément de bricoler un véhicule d'évacuation utilisable à partir de deux vaisseaux spatiaux endommagés. Mais les attaques incessantes des autochtones ne tardent pas à éclaircir leurs rangs. Toutes sortes de sources lumineuses s'avèrent être les seules armes de défense valables. Mais celles-ci s'épuisent rapidement et l'obscurité totale menace...
Dans le genre science-fiction-horreur, "Pitch Black" se distingue tellement que le nom du réalisateur doit être retenu. David T. Twohy est l'homme qui a su tirer les ficelles d'une manière rarement aussi impressionnante et qui a fait de "Pitch Black" une fantaisie sombre comme un seul homme. Un accompagnement musical étonnamment discret mais très efficace contribue à la réussite de l'ensemble. Et si toute cette perfection artisanale ne suffit pas, vous pouvez vous concentrer sur la profondeur presque philosophique avec laquelle le thème de l'obscurité est "éclairé" ici. C'est une petite sensation : malgré une variation lapidaire sur le principe d'"Alien", David Twohy parvient à réaliser un thriller de science-fiction sans fioritures, qui dispose non seulement d'une originalité visuelle, mais aussi d'une histoire captivante. Twohy utilise des standards techniques sophistiqués pour créer le suspense. Mais il expose également des personnages aux contours caractériels qui mettent l'accent sur la lutte haletante pour la survie. L'interaction réussie de ces deux éléments est une vertu qui manque depuis longtemps dans ce genre. Le cinéma de superproduction, qui s'étouffe la plupart du temps misérablement à cause de ses effets narcissiques, peut prendre une très grande leçon de "Pitch Black". En plus d'un look innovant et de quelques effets impressionnants (dont une éclipse solaire suivie d'un essaim de bêtes), Twohy s'efforce de proposer une vision achevée qui se distingue par sa cohérence. L'horreur extraterrestre, étonnamment bon marché, ressemble à un spectacle coûteux, mais qui profite de l'absence de toute charge de studio et de tout artifice de star. Il ne fait aucun doute que l'intensité oppressante des deux premiers films "Alien" n'est pas atteinte. Néanmoins, la présence d'une brute aussi charismatique (Vin Diesel) en tant qu'(anti-)héros et les conflits permanents entre les membres de l'équipage ne font pas baisser le niveau de tension ou de divertissement. Et les attaques fantomatiques et fulgurantes des carnivores à écailles grises sont invariablement captivantes.
Notez que cette édition Culte est disponible uniquement sur la boutique de l'Atelier d'Images. Elle comporte en plus du Blu-Ray 4K UHD comprenant les versions cinéma et Director's Cut du film, deux Blu-Ray (le premier accueillant la version cinéma, le second la version Director's Cut) gorgés de suppléments. Au programme, "Introduction par David Twohy", "Making of d’époque", "Journal de bord de Johns", "Développement de Dark Fury", " Encyclopédie visuelle des Chroniques de Riddick", "Aperçu des Chroniques de Riddick", "La soirée Pitch Black de Raveworld", "Le jeu vidéo, "Bandes-annonces", "Commentaire audio de Vin Diesel, Cole Hauser et David Twohy (sous-titré)", "Commentaire audio de David Twohy, du producteur Tom Engelman et du superviseur des effets spéciaux Peter Chiang (sous-titré)", "Au milieu des ténèbres par Julien Dupuy", "Analyse de séquence par Julien Dupuy", "À la Tombée de la Nuit : Les coulisses de Pitch Black", "Le parcours de Jackie", "L’ultime combat de Shazza", "La cryogénisation", "Traitement sans blanchiment", "Le son originel", ainsi que l’affiche recto/verso et le dossier de presse. Bien sur le film reçoit également un nouveau Master HD bienvenu et qui permet de profiter du long métrage dans les meilleures conditions qui soit.
VERDICT
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Le précédent film de Twohy, l'ambitieux "The Arrival", était un film de série B. "Pitch Black" a fait éclater cette enveloppe formelle. En dessous, on découvre un choc de première classe qui, malgré de nombreux CGI, semble fait de chair et de sang. Et l'ensemble est encore magnifié par le nouveau master HD.