Violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange, rouge. L'arc-en-ciel, voilà ce qui passionne le jeune Hayden Springworth. Ça tombe bien, il vit dans la campagne Anglaise du XVIIe siècle, et la pluie ce n'est pas ce qui manque par chez lui. Mais le printemps 1666 est loin d'être joyeux à Londres, une terrible épidémie de peste décime la région. Le jeune lord cloîtré,  en attente du retour de son père, bercé par les légendes de sa vieille Nanny Irlandaise, est passionné de sciences. Il ne pouvait que tomber sur Isaac Newton lui-même, qui lui aussi cherche le secret des arcs-en-ciel et va le prendre sous son aile. Mais le devoir familial rattrape malheureusement le jeune Hayden qui se voit obligé de partir pour la France sans délai pour devenir maître-frappeur de monnaie, tout comme son père avant lui, abandonnant ses recherches. Ou peut-être pas. Une rencontre avec une jeune fille capable de faire tomber la pluie va tout changer ...

Les couleurs de l'arc-en-ciel, c'est comme les nains, il y en a 7 et il nous en manque toujours une ! Mais ici, il ne manque rien ! Toutes les couleurs y sont, et elles sont à leur place. Elles illustrent et rythment ce récit d'une bien belle manière. Ce jeune homme (au nom de famille fort bien trouvé) passionné et débrouillard est diablement agréable à suivre, tout comme chaque personnage de cette histoire. En fait, il y en a presque deux des histoires dans cet album ! Liées par un fil multicolore qui tient l'unité du récit au rythme du spectre de la lumière décomposé, on y croise l'attachement d'un fils, l'honneur familial, le courage et le devoir, mais aussi l'obscurantisme, l'ire de la bêtise et de la peur, un soupçon de magie, mais surtout beaucoup de malice et une bonne dose d'amour pur. Hayden cherche un trésor aux pieds des arcs-en-ciel, et va en trouver un tout autre aux origines du phénomène presque magique qui le passionne, traversant une époque pourtant bien sombre entre épidémie de peste et croyance à la vie dure.