Hector et Rupert vivent avec leurs familles dans les bidonvilles de la mégacity de la mégacorporation Meatfake, la fameuse ville utopique. Lorsque leurs proches sont massacrés par les forces de l'ordre de Meatfake, ils s'enfuient en se promettant de les venger. Des années plus tard ils reviennent à Meatfake et s'y introduisent illégalement. Rapidement arrêtés, ils sont incorporés de forces dans les forces de conquête spatiale, les fameux Space Marines, que la corporation utilise pour coloniser des planètes entières à son profit. Hector entrevoit là un moyen de se venger, Ruper y voit une nouvelle chance. Leur agenda respectif ne risquent-ils pas de se télescoper ?

ElDiablo aborde à sa sauce les notions d'entraînement forcé, d'endoctrinement et de vengeance pour les deux amis et leurs collègues Space Marines. Le consumérisme abject qui pousse ces corporations à la conquête spatiale est sordide à souhait et d'un parfait mépris pour les populations autochtones. Un corporatisme mal placé et des plus hypocrites. Des thèmes qu'on retrouve souvent dans ce genre de littérature de science-fiction spatiale : de Starship Troopers et ISS Snipers à la Stratégie Ender, en passant par les univers de jeu type Warhammer 40K et HellDivers 2. Le dessin de Mathieu Thonon est très bon mais surprenant : malgré la dureté et la dangerosité de ce que vivent les personnages, on a ici affaire à un trait assez jeune, presque jeunesse (d'ailleurs certaines librairies l'ont classé tel quel). Cela donne un style qui dissonne un peu vu l'intrigue très mature qui se joue ici. Même si personnellement nous aurions vu un trait plus adulte, plus sombre à apposer sur cette histoire, ça se lit très bien et c'est dynamique et rythmé.