Dans ce vingtième épisode des aventures d’Alpha, la Russie fait encore une fois parler d’elle, et comme souvent, c’est en raison de sa nature paranoïaque et va-t-en-guerre qui pousse son état major à la créativité belliqueuse vis-à-vis de l’occident. Cette fois la menace vient des profondeurs grâce à l’utilisation d’une nouvelle classe de sous-marins furtifs que les américains ont surnommés ‘black-holes’. Malgré leur conception destinée à leur conférer une discrétion exceptionnelle, ces sept bijoux de technologie soviétique ne sont pas exempt de failles que les USA exploitent pour les surveiller à leur insu. Les choses se corsent alors qu’un des submersibles se soustrait brusquement à la vigilance de l’oncle Sam. Presqu’au même moment, une citoyenne russe, proche du FSB, mais ‘retournée’ par la CIA prend contact avec Tyler, alias Alpha, pour lui faire part d’une grande agitation dans les hautes sphères du Kremlin. Comme attendu, la voie diplomatique ne donnera aucune explication crédible à la disparition de l’engin mortel et les cadavres vont commencer à s’accumuler autour de l’affaire. Coup de théâtre, l’informatrice d’Alpha donnera à nouveau des signes de vie avec promesses de nouvelles informations à la clé. Mais ne s’agit il pas plutôt d’un grossier guet-apens ? Pour en avoir le cœur net, direction l’Iran, le pays ayant un des régimes les plus hostiles vis-à-vis des USA, pour une infiltration commando…

Avec le regain de tension entre les U.S.A et la Russie cet épisode est d'actualité avec la disparition d'un sous-marin russe.  Alpha est obligé de s'allier avec un ennemi du passé pour éviter une nouvelle guerre mondiale. Cela fait un peu penser à "A la poursuite de L'Octobre Rouge" avec son général devenue rogue, sauf que l'action se déroule quand-même grandement en surface. Emmanuel Herzet (Nottingham, Centaurus, etc. ) parvient une nouvelle fois à apporter quelques rebondissements pour que cela ne devienne jamais monotone. En combinaison avec les dessins d'action astucieux d'Alain Queireix (IRS, Miss Octobre, etc ), cela offre un divertissement d'espionnage amusant. Tout est élaboré dans les moindres détails, l'histoire est magnifiquement racontée et crée la bonne atmosphère, à savoir celle du réalisme où la tension monte. Avec ce nouvel épisode des tribulations d’Alpha, Queirex et Herzet nous ont une fois de plus confectionné un album d’excellent niveau qui plonge le lecteur au cœur d'un réseau complexe de pouvoir, de manipulation et d'instinct de survie.