Greenway, 14 octobre 1704. Jim a maintenant 14 ans et il est temps pour lui d'apprendre la réalité de son vilage d'Angleterre. Face à la situation difficile, les habitants allument des feux nocturnes et provoquent sciemment le naufrage de bateaux sur la falaise de cette région rurale du sud-ouest du pays. L'objectif ? Tout simplement pillier leurs richesses. Mais cette fois-ici la situation semble difficilement tenable : Le Mérédith embarque à son bord un mystérieux trésor mais aussi un passager très particulier, le Chevalier de St-Martin. Sans nouvelle du navire, des soldats partent à la recherche du Mérédith, mais les villageois ont déjà caché toute sa cargaison et éliminés tous les survivants. Cependant, des pirates de Weymouth parviennent à découvrir le secret de Greenway. Mais les habitants font bloc et sont prêts à tout pour protéger leur délicieux business ... quitte à commettre de multiples atrocités. Jim voit tout ce qui se passe et a le coeur retourné. Il décide de fuir dans les bois avec Jenny, la fille du chef du village, une jeune aveugle. Tout cela ne peut que mal finir ...

L'histoire de Naufrageurs se L'histoire se situe au début du XVIIIème siècle, époque dure et difficile. Dans ce milieu cruel, chaque personnage s'agrippe désespérément au temps qui se dérobe et on sent leurs âmes égratignées par la violence des lieux. Mais voilà que tout à coup va émerger une tendresse insoupçonnée. Voilà Jim, symbole d'espoir. Le récit va au-delà de la simple lecture, c'est un texte qui nous emporte. Tout nous y émeut. Sa lecture est un instant unique où se déversent en nous des cascades d'angoisse, d'amour, de peur, mais surtout de beauté. On bascule au fil des pages de l'ombre à la lumière. En revanche, quelle est la réalité des naufrageurs ? C'est une question qui divise. Dans l'imaginaire collectif, le terme de naufrageur désigne principalement certains habitants du littoral qui, autrefois, auraient cherché à tromper les navires suivant le rivage pour les attirer sur des récifs, afin de s’enrichir en s’emparant de leur cargaison. Aucune recherche historique n'atteste de la réalité de telles pratiques, qui relève davantage de la légende et du folklore lié au monde maritime, et confondu souvent avec l'usage du droit de bris (si un navire s'échoue, sa cargaison appartient aux habitants locaux). Dans les faits, les naufrages ont souvent été le fait de la fatigue ou des erreurs de navigation des capitaines. Le scénario de Rodolphe s'avère cependant dynamique et bien troussé. Le trait semi-réaliste de Laurent Gnoni affiche des planches très maîtrisées.