Louison a 15 ans et une vie pas simple. Elle a perdu son papa brutalement et s'occupe de tout, sa mère ayant complètement perdu pied depuis le drame. Alors elle passe beaucoup de temps auprès de sa grand-mère, Fantine. Fantine est une originale, une rêveuse douce et pétillante qui ne pleure jamais. Vraiment jamais ! Aucune larme n'est un jour sortie de ses grands yeux, de joie ou de tristesse. Alors pour que ses sentiments s'envolent autrement, elle a pour habitude de les dessiner sur des jolies feuilles de papier et d'en faire une multitude d'oiseaux multicolores qu'elle conserve soigneusement. Maintenant que Louison a besoin de partager ses émotions face aux difficultés qu'elle rencontre, il est peut-être temps de déplier quelques oiseaux de papier et de libérer les souvenirs qu'ils conservent...

La jeune Louison affronte seule chez elle ce deuil si injuste, le chagrin, l'incompréhension et le fardeau qu'elle parvient bon an mal an à porter à bouts de bras se voient allégés par le contact de cette vieille dame qui devient un phare dans cette mer déchaînée. Lorsque le phare menace de s'éteindre, il faut libérer la parole, c'est une question de survie. En découvrant l'histoire familiale, elle comprend. Sa mère, sa grand-mère, et peut-être même elle un peu aussi. Libérer la parole, laisser la place aux sentiments, se dire les choses quand il en est encore temps est essentiel. Car lui, le temps, n'attend personne et ne prévient pas lorsqu'il s'épuise. Et c'est tournée en douces images que cette histoire de famille pleine d'une jolie pudeur et d'amour vient toucher au cœur le lecteur. Sans oublier le dessin de Nina Jacqmin qui arrive en jeunesse et que je retrouve tout de vieux roses et brouillards pastels vêtue, après ses noirs vibrants de Fumée, avec un immense plaisir !