Réalisé par Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne.
Jenny, jeune médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que rien ne permet de l'identifier, Jenny n'a plus qu'un seul but : trouver le nom de la jeune fille pour qu'elle ne soit pas enterrée anonymement, qu'elle ne disparaisse pas comme si elle n'avait jamais existé.
On reste sous le charme de cette caméra proche, de ces respirations, de ces touches de mensonges et de vérités. On reste sous le coup de la somptueuse laideur, de la banalité flamboyante des paysages liégeois. Ce fleuve toujours présent qui se faufile dans son corset de béton, surplombé de voies rapides où des drames se jouent sous les yeux indifférents des autos qui passent. Une histoire simple en somme. L'histoire d'une honnêteté et d'une compassion lucides qui traversent, leurs fronts baissés, des barricades d'indifférence et de lâcheté, d'humanité simple et brute. Et la violence qui surgit, brutale, lumière noire qui transperce nos vies. Et à la fin, quelques gouttes de vérité tombent, perles tristes que l'on contemple, comme un enfant fasciné regarde des billes de verre briller dans sa main sale... Merci aux frères Dardenne et à leurs acteurs. Un moment de grâce de plus.
VERDICT
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Un excellent Dardenne, fidèle à leurs fondamentaux. On le suit aussi comme un thriller, tout en admirant la performance exceptionnelle d'Adèle Haenel, qui est une grande comédienne. Seul bémol, la fin, précipitée qui laisse un sentiment d'insatisfaction.