Curaçao (Antilles néerlandaises). Tout en dégustant les spécialités culinaires locales, Tango et son ami argentin Mario rencontrent de manière fortuite (vraiment ?) le français Charles Muller. C'est un homme apparemment jovial, mais il s'avère que lui aussi a un passé encombrant ... au point qu'il embarque clandestinement à bord de leur bateau. Il fait bientôt appel à leurs services, car Muller est un homme d'affaires en délicatesse, un ancien élu condamné pour corruption, désormais en fuite en Amérique Latine. Le trio navigue donc vers la capitale du Panama. Lorsqu'il y arrive, Muller est rattrapé par son passé, qui est encore moins paisible que prévu et Tango va devoir tenter de le protéger des mafieux en cols blancs qui veulent l'éliminer. Muller n'est pas le seul à avoir des fantômes dans le placard. Nous en apprenons aussi davantage sur les jeunes années de Tango et comment il est entré en contact avec le service d'enquête américain de la DEA.

Bien qu'il se passe assez de choses, ce troisième tome de Tango est sans doute celui qui comporte le moins d'action. L'histoire de Matz s'avère davantage classique mais relativement bien menée et dépaysante. Le dessinateur Philippe Xavier a montré avec la suite de The XIII Mystery qu'il sait s'adapter rapidement à un nouveau style, mais dans Tango il conserve un trait réaliste très soigné, et on retiendra surtout les splendides panoramas des Bahamas. L'utilisation de Photoshop à la fin de l'album est davantage sujette à discussions, mais rien de véritablement dérangeant cela étant. Tango a tout pour devenir le "Bernard Prince" du XXIe siècle, mais les auteurs doivent revenir au style de la première partie.