Lupo est un humain solitaire qui erre parmi les couloirs obscurs et les gigantesques dédales d'un vaisseau colossal. Est-il le seul représentant de l’espèce humaine ? Pourquoi a-t-il été enlevé par des aliens il y a près de cinquante ans ? Régulièrement il croise des extra-terrestres étranges parfois en pleine mutation. On comprend alors qu'un organisme hostile contamine les êtres vivants de cet antre tout en entraînant d'importants problèmes de cette étrange base spatiale isolée au milieu de nulle part. Faut-il se retrancher dans les tréfonds de la navette pour survivre ou tenter de fuir en passant les gigantesques portes hermétiques que Lupo recherche ? Est-ce que la présence de l'organisme hostile explique que Lupo ne rencontre aucune âme qui vive, tout le monde semblant être barricadé derrière des portes à priori infranchissables ? Qui est-il réellement et quel est son rôle dans tout cela ?

Ion Mud est une grosse claque aussi bien graphique que scénaristique. Éblouissante et terrifiante à la fois, cette œuvre est dantesque, même très Niheiesque. D'emblée, les lecteurs seront frappés par la grande ressemblance avec la série Blame (de Tsutomu Nihei), ce qui est tout à fait normal puisque l'auteur avoue s'en être inspiré. La bande dessinée impressionne par son graphisme "noir et blanc" magnifique et son soucis du détail, notamment dans les impressionnants décors du vaisseau. La galerie de créatures et d’extraterrestres évoquent quant à eux le plasticien HR Giger, créateur des monstres de la saga Alien, une autre référence dont est fan l'auteur. Si la partie visuelle est concluante, le scénario peut sembler un peu plus délicat à suivre si vous n'êtes pas amateurs de Blame. Nous savons peu de choses sur la situation de ce vaisseau fantôme et sur ce qui a conduit à la quête de Lupo. Un album fortement contemplatif avant tout.