Haddonfield, le 31 octobre 2019 : Corey (Rohan Campbell) doit garder un petit garçon en tant que baby-sitter, mais un tragique accident survient. Depuis, Corey est un paria dans la ville. Trois ans plus tard, il fait la connaissance de la petite-fille de Laurie, Allyson (Andi Matichak), qui travaille à l'hôpital local. Les deux se sentent rapidement attirés l'un par l'autre. Laurie (Jamie Lee Curtis) est d'abord heureuse qu'Allyson semble sortir de sa tristesse. Mais bientôt, le comportement de Corey l'inquiète. Et le tueur en série Michael Myers (Nick Castle/James Jude Courtney), qui se cache depuis quatre ans, n'a toujours pas disparu de sa vie.

Après que David Gordon Green ait créé en 2018 avec "Halloween" un mélange prometteur de suite et de reboot, qui prolongeait le classique du genre "Halloween - La nuit de l'horreur" (1978) de John Carpenter et invalidait tous les événements des parties 2 à 8, suivait en 2021 "Halloween Kills", une suite assez crue qui misait entièrement sur une critique superficielle de la société et des moments d'horreur violents, tandis que les personnages restaient pâles et que l'intrigue et la mise en scène semblaient complètement confuses. Avec "Halloween Ends", la trilogie de Green s'achève - et se concentre heureusement à nouveau davantage sur le développement des personnages et la création d'une atmosphère cohérente. Il est intéressant de noter que dans son premier tiers, "Halloween Ends" n'a même pas besoin du tueur en série Michael Myers, la prétendue "star" de la série de films, pour transmettre la peur des habitants de la petite ville américaine de Haddonfield. Au début, une origin story tragique et sombre est racontée autour du jeune Corey, qui est ensuite intelligemment reliée à l'histoire de Myers. L'œuvre prend le temps de nous décrire les traumatismes de la protagoniste Laurie Strode ainsi que ceux de la petite-fille de Laurie, Allyson, et du marginal Corey, et dresse en outre un tableau fascinant et dérangeant de l'existence suburbaine, entre différences de classe extrêmes et existences détruites. Il est étonnant de voir le potentiel que Green et ses trois coauteurs découvrent dans le cinéma slasher, en principe riche en formules. L'intrigue autour de Corey fait notamment penser à l'anti-héros de "Christine" (1983), l'adaptation de Stephen King par Carpenter. A cela s'ajoute une bande-son très réussie (avec par exemple les sonorités synthé-pop du groupe Boy Harsher). Certains personnages secondaires sont extrêmement stéréotypés et interprétés de manière assez exagérée. Dans les rôles principaux, Jamie Lee Curtis, Andi Matichak et Rohan Campbell livrent des performances puissantes qui nous transportent du début à la fin, que ce soit dans les petits moments en marge ou dans le final endiablé.